Le guide des anime de l'hiver 2020
Somali et l'esprit de la forêt

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Somali and the Forest Spirit ?
Note de la communauté : 4.0



Qu'est-ce que c'est ?

Depuis que le monde est dominé par les créatures non humaines, les hommes en sont réduits à mener une existence clandestine pour échapper à la persécution sans répit des nouveaux maîtres. Un jour, un golem, gardien des forêts, recueille une fillette appartenant à cette race humaine en voie d'extinction et décide d'entreprendre avec elle un périlleux voyage à travers les contrées.
Ainsi commencent les aventures de cet étrange duo dépareillé, mais uni par un attachement quasi filial.

Somali et l'esprit de la forêt est diffusé sur Crunchyroll le jeudi à 18 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire

Note :

Satelight qui fait de la fantasy, qui l'eut cru !? Et pour une fois ça n'est pas un isekai, le studio de Macross, généralement habitué à la SF et aux robots géants, a choisi cet hiver d'adapter Somali et l'esprit de la forêt, manga de Yako Gureishi disponible chez Komikku par chez nous.
Pour la réalisation, pas une petite pointure du studio puisqu'il s'agit de Kenji Yasuda, le réalisateur de Macross Delta. Au scénario on découvre Mariko Mochizuki qui signe ici sa première adaptation de scénario mais a déjà de l'expérience à l'écriture. Petite subtilité supplémentaire, le directeur artistique est français ! Vincent Nghiem est chez Satelight comme beaucoup d'autres camarades francophones avant lui, il a bossé avec Yasuda sur Macross Delta, chassez les robots ils reviennent au galop. Nghiem est à ce poste pour la première fois et pour l'occasion il a tenu à faire quelque chose de spécial, ce qui laisse supposer qu'il s'est particulièrement appliqué à rendre un décor soigné et détaillé, où couleurs et lumière sont légion. Voyons ça de plus près !

Tout commence dans une forêt enchantée où un golem, esprit millénaire protecteur de la nature, vit des jours paisibles entourés d'arbre et d'animaux. Mais alors qu'il était parti pour continuer une existence sans vague, voilà qu'il découvre une fillette seule dans la forêt, une gamine humaine, sans parents, dans un monde hostile à son espèce. Et voilà que notre pauvre golem se retrouve avec une petite fille sur les bras. Désormais baptisée Somali, ils partent ensemble en voyage à la recherche d'autres humains. Mais leur espèce semble avoir disparue. La Terre n'a l'air plus peuplée que des races et créatures fantastiques, tout droit sortie d'un bestiaire fantaisiste. Mais où ont bien pu passer les humains ? Ont-ils vraiment tous disparu ? Leur recherche les amène à traverser une ville, mais là encore, pas d'humain à l'horizon. Peut-être ont-ils été tous dévorés ? Ils sont apparemment délicieux.

Des histoires de duos père-fille adoptives, on commence à en avoir pas mal. Récemment encore nous avions sur Crunchyroll If It’s for My Daughter, I’d Even Defeat a Demon Lord, qui traitait d'un sujet similaire. La différence ici c'est que les rôles sont inversés, les monstres sont partout, mais les humains sont portés disparus. La gamine pourrait même servir de repas à l'un d'eux ! C'est pour ça qu'elle se retrouve déguisée en minotaure. Grâce à sa capuche cornue, elle évite les embrouilles, mais ça ne risque pas de durer. Car Somali est pour le coup une gamine très bien représentée, qui disparaît quand son père a le dos tourné, court partout, parle fort, est distraite par le moindre papillon. Bref elle est intenable et on souhaite bien du courage au pauvre golem pour la surveiller.

L'histoire semble partir sur du road movie classique « l'important c'est le voyage, pas la destination » et de ce côté-là le dépaysement est total. Les décors sont, comme prévu, très jolis et travaillés, qu'il s'agisse de la forêt (qui rappelle par ses chatoiement ce qu'on pourrait voir dans Made in Abyss) ou bien la ville, son marché, ses étals et ses dédales de ruelles. C'est beau, un peu vide et les dialogues d'exposition dans le restaurant n'étaient pas fins, mais on s'attache aux personnages, malgré l'inexpressivité du héros qui tranche avec l'hyperactivité de sa fille. Un duo sympathique dans un univers enchanteur, c'est engageant !


EmmaNouba

Note :

Bienvenue au cœur de la forêt protégée et sillonnée par un golem, un être sans émotion dont le destin unique est d'être le gardien de ce lieu magnifique. Un jour, il découvre au pied d'un arbre, une petite fille, une humaine, issue de cette race quasi disparue. L'enfant est enchaînée et elle l'appelle tout de suite papa.
Et nous voici embarqués dans ce récit si tendre, adaptation du manga de Yako Gureishi, réalisé par Kenji Yasuda (Hakata Tonkotsu Ramens, Macross Delta), sur des scripts signés par Mariko Mochizuki (Aquarion Logos). Son chara-design délicat est assuré par Ito Ikuko (La disparition de Nagato Yuki) et sa direction artistique, par Vincent Nghiem (Macross Delta). Celle-ci est tout simplement sublime. On se plaît à rêver de flâner dans cette forêt aux couleurs étonnantes, quasi psychédéliques réalisées par Chiho Nakamura (Yōjo Senki), et l'on aimerait croiser ces animaux si bizarres comme les chats à trois queues. Et que dire du design du golem, qui rappelle un peu celui de l'effroyable Nox dans Wakfu. Sauf qu'ici, ce géant est un personnage porteur de bonté. Même s'il ne comprend pas la nature humaine, il tente d'en saisir les subtilités. Avec une gamine comme Somali, il n'est pas au bout de ses peines. Douze épisodes sont annoncés, produits par les studios Satelight et HORNETS.

Alors que Somali grandit, Golem décide qu'il est temps de retrouver d'autres humains afin que la gamine rejoigne son espèce. Ils prennent alors la route. Si ce grand bonhomme tient plus du robot que de l'humain, il agit comme un père inquiet et couve l'enfant avec douceur et fermeté. Car si elle est adorable, elle n'est pas du tout du bois dont on fait les petites filles modèles. L'obéissance n'est pas sa première qualité et tout parent s'y retrouvera totalement ! Pour les autres, ça peut casser le mythe de l'enfant parfait. Eh non, à cet âge-là, cela court dans tous les sens et cela n'a qu'une envie : découvrir la vie et jouer à chaque instant. Somali peut suivre un papillon, un lapin et oublier toute prudence. Cela laisse totalement songeur et affecté le golem, lui qui est tout en retenu.
Dans ce premier épisode, le duo improbable part à l'assaut de la ville qui fourmille de créatures, qui sont tout sauf humaines. On comprend rapidement que les humains ont été littéralement chassés car très appréciés comme plat du jour ! C'est pour cela que Somali est déguisée en minotaure. Il faut beaucoup de patience et de tact au golem pour arriver à canaliser l'énergie de ce petit bout d'humain.

Somali et l'esprit de la forêt est une série charmante, très jolie, un ravissement pour les yeux et d'une tendresse absolue. On n'a qu'une hâte : suivre le cheminement de ces deux personnages si attachants, qui sillonnent les chemins tels un père et sa fille dans ce monde imaginaire fascinant et pourtant plein de dangers.


Pa Ming Chiu

Note :

Le monde a autrefois vu les humains et les monstres s'affronter, et ce sont ces derniers qui sont sortis vainqueurs du conflit. C'est ainsi que la race humaine a quasiment disparu, les rares survivants étant dorénavant chassés pour être dévorés.
Mais un jour, un golem millénaire découvre une petite orpheline dans la forêt dont il assure la protection. Il décide alors de la prendre sous son aile et de l'aider à trouver d'autres humains pour qu'elle puisse grandir parmi les siens. Ensemble ils entament un voyage périlleux, en déguisant l'enfant en minotaure grâce à une capuche à cornes.

Adapté du manga du même nom de Yako Gureishi, Somali et l'esprit de la forêt offre un road trip qui joue plus la carte de la sensibilité et de la tendresse que celle de l'ultraviolence propre aux survivals post apocalyptiques (même si on ne doute pas que de nombreux dangers attendent la petite Somali comme le démontre également ce premier épisode).
En attendant, on a surtout de l'exposition (pas toujours très adroitement faite quand c'est bêtement raconté par une serveuse de bar mais bon) et de la tranche de vie.
Somali considère le golem comme son père et l'appelle d'ailleurs ouvertement « papa ». Du coup, si ce n'est pour servir la dramaturgie, c'est à se demander si cette hasardeuse et risquée tentative de lui trouver une autre famille est vraiment bien utile tant la petite semble heureuse de sa situation (et certainement plus en sécurité avec le golem dans la forêt qu'en compagnie d'autres humains pourchassés…). A moins que la scène où le golem regarde l'état de ses bras ne soit un indice sur sa durabilité… Ce qui préfigurerait un ressort dramatique larmoyant…
Quoi qu'il en soit, ce n'est pour l'instant pas cher payé en suspension consentie d'incrédulité pour apprécier l'onirisme de ce récit. Le contraste entre le grand costaud qui se dit sans émotion (mais là aussi on sent le potentiel humaniste à venir) et la petite fille innocente fonctionne bien. Leur relation filiale est étonnamment touchante même.
Ce contraste marche bien visuellement aussi. Le design du golem, mi-mécanique, mi-organique est assez effrayant en soi et ne laisse pas deviner la douceur dont il fait preuve. D'un autre côté, on est tout autant curieux de le voir jouer des muscles pour protéger sa « fille ».
Quant à Somali, elle est évidemment à craquer, ce qui permet au spectateur de pardonner plus facilement sa dangereuse insouciance.

Pour ce qui est du reste de la technique, on est tout autant gâtés. Les animations et les dessins des personnages n'ont rien d'impressionnants en soi, mais les décors, bien que dessinés à la tablette graphique (on reconnaît les effets de brush), ont un côté pictural très réussi. Le tout est servi par une jolie colorimétrie qui fait que ce monde est peut-être hostile pour les humains mais aussi incroyablement beau et envoûtant. Même si on perçoit un discours écologiste et moraliste un peu forcé et gros sabots, cette ambivalence n'en est pas moins appréciable.


Bruno De La Cruz

Note :

Après In/Spectre, voici l'autre projet diffusé chez Crunchyroll qui avait profité d'une production définie très tôt. En effet, là aussi, la diffusion de l'anime chez Crunchyroll avait été annoncé début 2018, et ce qui est plutôt rare. Les premiers épisodes ont donc fait l'objet de quelques avant-premières en France, donnant un nouveau signal très positif quant à la tenue de l'anime. Malheureusement, je dois dire que cet épisode 1 n'est pas forcément brillant à tous les niveaux.

Rappelons en préambule que les chroniques de votre serviteur traitent avant tout de la qualité technique du titre, la valeur du manga Somali et l'esprit de la forêt (signé Yako Gureishi et disponible en France chez Komikku) étant quasi incontestable (c'est une excellente histoire), le pari de l'adaptation est scruté de près. Pour y parvenir, c'est le studio Satelight (aidé par un producteur du studio HORNETS) qui s'occupe de l'animation, avec Kenji Yasuda (Shugo Chara!) la réalisation. Il en faut très peu pour vérifier que c'est vraiment le studio Satelight qui est derrière l'anime. En faisant un vilain raccourci on peut cantonner des productions récentes du studio par une bonne direction artistique et une animation limitée, et c'est le cas ici encore.

Il faut reconnaître que le projet est coton : les décors sont fouillés, il y a toute une sorte de designs (de créatures, de golems...) à assimiler. La première partie du contrat est rempli, grâce notamment aux talents du français Vincent Nghiem (passé sur Macross Delta et largement présenté sur le site Furansujin Connection). Il livre un très gros travail sur la matière (immeubles, forêt...), les designs, et occupe pour la première fois le poste de directeur de la direction artistique (le nom français du rôle n'est pas très joli). Le rendu remarquable mérite à lui seul le coup d'oeil. Pour la seconde partie, les différents chara-design sont plutôt bien digérés par Ikuko Ito, un vétéran reconnu qui s'était fait un nom sur Sailor Moon.

Alors peut être que les attentes et les informations d'une production qui se déroulait bien ont joué dans la réflexion, mais hormis cette belle DA, le reste n'affichent pas un très haut niveau. L'animation paraît un peu raide (un peu d'acting par-ci par-là) et c'est surtout la réalisation qui maintient l'intérêt du show, dans une leçon bien récitée mais finalement très scolaire, bien épaulée par les compositions de Yasunori Sato (Aria, Blood Blockade Battlefront).
En somme, ça manque un peu de personnalité, et il y a matière à faire puisque l'histoire met en relation un golem et une enfant qui le considère comme son père. Il y aura des émotions, c'est certain, mais espérons qu'elles soient mises en scène avec un peu plus de finesse.


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