Le guide des anime du printemps 2020
Appare-Ranman

Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Appare-Ranman! ?
Note de la communauté : 4.0



Qu'est-ce que c'est ?

La fin du 19e siècle marque le début d'une nouvelle ère prête à se dévoiler... À la suite d'un accident, Sorano Appare, un ingénieur brillant mais asocial et Isshiki Kosame, un samouraï balèze mais lâche, se retrouvent en Amérique après avoir dérivé depuis le Japon. Afin de rentrer chez eux, les deux compères sans le sou décident de participer à l'« American Transcontinental Race », dont le départ est à Los Angeles sur la côte ouest, et l'arrivée à New York. À bord d'une voiture à vapeur qu'ils ont construite, ils devront traverser des contrées sauvages, se battre contre des rivaux fous à lier, tout en se protégeant de l'environnement et des hors-la-loi... Les deux amis pourront-ils gagner cette course impitoyable et obtenir la récompense afin de rentrer au bercail ?

Appare-Ranman! est diffusé sur Wakanim tous les vendredis.


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

Il existe toujours un vif débat pour savoir si on peut qualifier d'originale une œuvre n'adaptant rien mais qui reprend des principes vus ailleurs. Avec une maison comme P.A. Works, on sait qu'il existe un vrai savoir-faire pour proposer du neuf (Maquia, Shirobako, inutil de revenir dessus), malgré quelques expériences plus contrariées comme on a pu récemment le voir avec Fairy gone (tant sur le fond que sur la forme). Mais, même en cas d'essai un peu foireux, on retrouve la volonté de ne pas céder à la facilité. Après avoir fait appel à Yoshida ou encore Haruhisa Nakata au chara-design, c'est le talentueux Aghdonsik (@touxi, sur Twitter) qui occupe le poste. Le mangaka de Renjoh Desperado – qui signera aussi une version papier du projet – sort des personnages qui ont une bonne gueule, et son style est plutôt bien digéré.

Les deux premiers épisodes n'affichent pas une technique incroyable (sinon très solide !) mais le fond est super sympa avec la brebis galeuse rebelle qu'est le héros. Et il est appréciable de voir que son caractère s'accompagne d'un body acting adapté. Au-delà du design on a donc un comportement à donner, et c'est là une réussite. J'aimerais aussi que vous gardiez en tête le nom de Mazakazu Hashimoto à la réal (vu sur les films Doraemon et Shin-chan), un talent habitué chez P.A. Works, mais aussi celui de Sugiura Miho aux décors. Elle avait été impressionnante sur PriPri, et est aussi intervenue sur Michiko to Hatchin avant de poser régulièrement ses valises chez Doga Kobo (mais aussi sur le film Maquia). L'ambiance steampunk est en tout cas un terrain de jeu propice à de belles inspirations, si tant est qu'elle gère une partie du prop design.

Outre la présence d'Evan Call (Violet Evergarden) à la musique, le projet s'appuie évidemment sur ses forces intérieures avec la chara designer et directrice d'animation Yurie Ōhigashi, un talent que je connais peu mais dont le cv n'a de cesse de s'étoffer. Et je pense que qualitativement on sera une production de bon niveau, d'autant que le film de Shirobako est fini (même si d'autres projets sont déjà lancés). Je pense qu'on aura droit à une vraie aventures, avec un du style, mais on peut regretter que le thème central – les bolides – restent modélisés en 3D. Il est clair que c'était ambitieux, alors peut-être auront nous droit à un traitement des personnages encore plus important. Notez au passage que les bolides sont designés par Takeuchi Shiho, une femme touche-à-tout passée sur Key Metal idol, le film Bebop, Sword of the Stranger ou récemment la première saison de Granblue Fantasy.

P.A. Works oblige, il faut garder un œil sur Appare-Ranman!, projet qui paraît bien pensé et mené sans urgence. D'abord pour mesurer la vraie teneur originale du projet, ensuite pour apprécier la classe de son chara-design, la personnalité de son héros, et, j'en suis sûr, quelques envolées ci et là.


Damien Hilaire
Note :

Au Japon, après la restauration Meiji, un jeune samouraï du nom de Kosame s'immerge dans le kendo pour continuer sa maîtrise du sabre. L'interdiction du port d'arme a mis un coup à ses ambitions. Figure d'autorité, il est appelé en urgence pour aider un turbulent du quartier : Appare. Appare est son opposé parfait, aussi intrépide qu'inconscient et moderne que Kosame est traditionnel, mesuré et lâche. Poursuivi pour avoir une énième fois mis le boxon en ville, Appare décide de mettre les voiles, littéralement. Il embarque sur un bateau à vapeur qu'il a conçu de A à Z pour un voyage sans retour vers l'Amérique, avec Kosame à son bord qui n'a absolument pas envie de quitter sa terre natale. Pour revenir au Japon ils devront empocher assez d'argent pour payer le billet retour. Quoi de mieux pour y arriver que de participer à un rallye transcontinental de casse-cous où tous les coups sont permis avec une énorme récompense à la clé ? Faites chauffer les moteurs !

P.A. Works et les productions originales c'est un peu devenu une habitude. Il faut dire que c'est un des rares studios qui ose mouiller la chemise et tenter des trucs, au risque de violemment se casser la gueule (Kuromukuro). Cette fois ils osent vraiment un projet d'envergure. D'ordinaire P.A. Works préfère rester dans un cadre ordinaire, scolaire, mais voilà quelques temps qu'ils cherchent à s'en détacher. Shirobako était sur le monde du travail, Fairy gone empruntait le trait d'Haruhisa Nakata pour proposer de la fantasy empreinte de mélancolie. Cette fois Appare-Ranman! récupère Ahndongshik, le mangaka derrière Renjoh Desperado, et envoie ses personnages et son aventure au fin fond de l'ouest américain, au début du 20e siècle.
Cette idée elle vient de Masakazu Hashimoto qui est également réalisateur de la série. Chez P.A. Works il a déjà réalisé Tari-tari qui n'avait strictement rien à voir.
L'idée de deux Japonais perdus aux Etats-Unis, qui s'embarquent dans une course automobile à travers le continent a de quoi séduire. C'est un peu Steel Ball Run sans les droits, Les fous du volant qui rencontrent Dr. Stone. Le duo samouraï couard et génie scientifique inapte à la vie sociale fait mouche autant que le déluge de couleur qui déferle à l'écran. Le trait d'ADS donne vie à une palette de personnage tous aussi variés que bigarrés, ça fourmille de détails, cela faisait longtemps qu'un chara design n'avait été aussi audacieux.
Les deux premiers épisodes sortis en avant-première sur Wakanim permettent d'apercevoir un univers pulp qui pioche autant dans le cartoon que dans le western, y a un petit côté Jules Verne et film d'aventure qui donne à l'ensemble un goût très rétro à l'ensemble. La musique est sympathique sans être incroyable, Evan Call doit encore prendre ses marques, c'était déjà comme ça sur Violet Evergarden. Il manque LE titre qui doit marquer les esprits. L'ending pourrait être celui-ci tant il surclasse le reste (chanté par le seiyû d'Orphen).
Pour l'animation, bien que propre, on regrettera que les machines passent à la CG mais le tout reste homogène et ne dénotent pas avec les décors ou les personnages.

Appare-Ranman! réussit haut la main le pari du dépaysement et de l'aventure à la sauce steampunk débraillée, si le rythme et l'ambiance tiennent la route, le voyage risque d'être un des plus agréable de ce printemps.


Pa Ming Chiu
Note :

Fin du 19e siècle au Japon. C'est l'ère Meiji et une période de profonds bouleversements dans le pays qui sort de son isolationnisme et s'ouvre à la révolution industrielle. Dans ce contexte, Kosame, un samouraï qui semble insensible à l'arrivée de cette nouvelle ère, et qui sans le savoir appartient déjà au passé, est mandaté pour raisonner un adolescent perturbateur du nom d'Appare. Ce dernier est un petit génie de la mécanique et, inspiré par les écrits de Jules Verne, construit un bateau à vapeur pour voyager et découvrir le monde. Suite à un concours de circonstances, il embarque Kosame dans cette folle aventure, et après une traversée pour le moins hasardeuse, les deux jeunes gens se retrouvent en Amérique !
Kosame ne pense qu'à retourner au pays mais Appare est fasciné par cette culture différente et découvre qu'une course de voiture transcontinentale, où tous les coups sont permis, va bientôt se tenir. Il se fait alors le pari de construire une voiture d'un genre nouveau et de gagner cette course. Kosame n'a rien contre, le premier prix de 1 000 0000 de dollars pouvant lui permettre de rentrer au japon.

Ce genre de récit de course avec des personnages bariolés et des machines invraisemblables est presque un genre à part entière. On pense bien sûr aux Fous du Volant, à l'anime Redline, au film L'Equipée du Cannonball ou encore à l'arc Steel Ball Run de JoJo's Bizarre Adventure.
Rien de très neuf dans le pitch de base donc, mais ça n'en est pas moins fait avec amour. Les personnages en premier lieu sont plutôt bien caractérisés et attachants. Appare est un prototype de geek qui vit dans son monde mais son franc parler et son look décalé lui donnent une véritable identité, et Kosame semble être de prime abord lâche et timoré mais cache d'incroyables talents de bretteur et de profondes blessures.
Le second épisode dévoile d'autres personnages qu'on à hâte de mieux connaitre également, mais met déjà bien en avant Jing Xialian, une mécanicienne passionnée de course qui n'a pas le droit de piloter dans cet univers exclusivement masculin (le deuxième anime de la saison à aborder ce sujet avec Arte). On sait déjà qu'elle participera finalement à la course transcontinentale, vu le prologue du premier épisode, et là aussi, on est impatients de découvrir comment.
De manière générale, si on se doute qu'Appare a plus de chances de rester monolitique vu sa personnalité déjà très marquée (même si on se doute que son envie de gagner la course n'est pas qu'une façon de se challenger mais découle aussi de sa soif de découvrir le monde), les autres personnages ont un potentiel d'évolution élevé.

Techniquement, on est dans le top tiers des séries de la saison et les designs sont chouettes et colorés. Mention spéciale aux musiques qui sont très sympas et s'accordent bien à l'ambiance.


EmmaNouba
Note :

Tout commence un peu comme Les Fous du volant dans cet anime avec une course folle, mais cette fois à travers les rues d'un Los Angeles du 19e siècle. Nos héros, Sorano Appare, un jeune homme fougueux qui rêve d'aller sur la Lune et a été biberonné à Jules Verne, et son acolyte, Isshiki Kosame, un samouraï professeur d'arts martiaux bien dans la norme sociale et quelque peu pleutre, sont à bord d'un véhicule à vapeur maison et démarre l'American Transcontinental Race, qui, si tout va bien, va les mener à New York. Mais s'ils sont arrivés sur le continent américain ce n'est pas après un voyage bien préparé et anticipé. Que nenni ! Comme va nous l'apprendre la quasi totalité du premier épisode, ils sont là après un naufrage bien malheureux. Il faut dire que Appare, même si c'est un génie, un ingénieur né, est aussi un rebelle et que lorsque l'on commande à Isshiki de devenir son tuteur, il se laisse entraîner sur un des projets du jeune homme, un bateau à moteur, et à cause d'une mauvaise manipulation, les voici en pleine mer. Ils abandonnent au Japon les hommes en arme qui étaient bien décidés de mettre l'ingénieur délirant aux fers.

Que dire de cette série ? Les graphismes sont magnifiques ainsi que les décors, saluons le talent de Miho Sugiura (Buddy Complex), le rythme bien soutenu avec une bonne dose d'humour, parfois un peu surjoué, en mode théâtre comique.
Rien à redire sur l'animation fluide, même la 3D est belle, et la musique signée Evan Call colle parfaitement bien. Les designs, réalisés par Shiho Takeuchi (EUREKA SEVEN AO) dans un style steam marient parfaitement bois, fer, vapeur, et que ce soit le bateau ou plus tard le bolide, tout est parfaitement imaginé. Le chara design original d'Ahndongshik, adapté par Yurie Oohigashi (Soul Eater), est extrêmement séduisant, les personnages ont de vraies gueules et un charisme dingue. On ne peut que craquer pour cette tête de linotte qui mêle un look décalé avec ses cheveux roses et ses sapes à une extrême rigueur scientifique. A l'instar du personnage de Dr. Stone, on comprend que la science est synonyme à chaque fois d'excentricité et d'un grain bien planté de folie, la force, elle, est plus tranquille même si le samouraï allie puissance et poltronnerie.
En moins de temps qu'il ne faut habituellement, on change de continent et assiste à la création du duo improbable qui va nous tenir en haleine toute la saison et ce démarrage sur le chapeau de roues est en lui-même appréciable. On sait où Masakazu Hashimoto, qui réalise et écrit le script de ce petit bijou (Fullmetal Alchemist, Samurai Deeper Kyo), va nous mener (vers la Big Apple), mais on se délecte des chemins qu'il va emprunter, quand Appare-Ranman! reprendra sa diffusion régulière…


mettre en favori/partager avec : short url

cet article a été modifié depuis qu'il a été originalement posté; voir l'historique des changements.

retour à Le guide des anime du printemps 2020
La saison en avant-première: page d'accueil / archives