Le guide des anime du printemps 2020
Digimon Adventure:

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Digimon Adventure: ?
Note de la communauté : 4.3



Qu'est-ce que c'est ?

Nous sommes en 2020. Les humains ne peuvent désormais plus se passer du réseau dans leur vie quotidienne. Mais ils ignorent que, de l'autre côté, existe le Monde Digital, un royaume entre ombre et lumière. Ils ne connaissent pas non plus l'existence des Digimon qui y vivent.

Digimon Adventure: est diffusé sur Crunchyroll, et ADN, tous les samedis à 19 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu

Note :

Une mystérieuse cyberattaque rend le train de la ligne de métro circulaire de Tokyo (la Yamanote, quoi) incontrôlable. Le jeune Taichi Yagami apprend alors que sa mère et sa petite sœur Hikari sont bloquées dans ce métro lancé à toute vitesse et que ce dernier risque d'avoir un grave accident s'il rattrape et percute la rame précédente. Se rendant à la gare, Taichi est aspiré dans un monde virtuel dans lequel il fait la rencontre d'Agumon, un gentil monstre digital (Digimon en abrégé) de type reptilien (du fan service en barre pour les enfants qui aiment les dinosaures) qui lui explique que la cyberattaque est due à d'autres Digimons néfastes.
Il va falloir s'associer et les combattre pour sauver le train.

Pour fêter le vingtième anniversaire de Digimon, cette nouvelle série nommée sobrement et tout simplement Digimon Adventure:, comme la première série de 1999, propose un reboot de l'histoire. Le scénario est alternatif et replacé dans le contexte moderne actuel. Il n'est donc plus question du Taichi adulte du dernier film, Digimon Adventure: Last Evolution Kizuna, et on a à nouveau un héros enfantin qui découvre l'univers digital.
Licence concurrente de Pokémon, Digimon n'a jamais eu le même succès, ou du moins la même aura, à l'international que son aîné (il faut dire que les jeux vidéo Digimon ne sont clairement pas à la hauteur face aux Pokémon de Nintendo) mais ne manque pourtant pas d'intérêt en anime. Mamoru Hosoda (La Traversée du Temps, Ame & Yuki les Enfants Loups, Mirai ma petite sœur, etc.) a même débuté en réalisant deux films sur Digimon et y projetait déjà quelques thématiques de ses futurs films plus personnels à venir, notamment l'humanisme (avec la notion de famille au premier plan) et les mondes virtuels (on se souvient de son excellent Summer Wars).
Katsuyoshi Nakatsuru, le character designer des quatre premières saisons originelles, rempile ici et le scénario est assuré par Atsuhiro Tomioka (l'adaptation en anime de Ace Attorney ou la version 2018 de Captain Tsubasa par exemple).

Ce premier épisode est franchement convaincant. Le rythme est bon avec une bonne gestion de la montée en tension, la mise en scène fait le job, l'animation s'avère être plus que correcte (on a un ou deux plans fixes pas très élégants mais rien fondamentalement gênant), les dessins sont réussis (même si le character design ne fera comme d'habitude pas l'unanimité) et les musiques majoritairement symphoniques nous immergent immédiatement dans l'ambiance et/ou l'action.
Notez aussi que les chansons d'opening et d'ending sont particulièrement entrainantes, avec une mention particulière pour l'ending. On est dans de la pop japonaise somme toute classique mais très efficace et entêtante.


Bruno de la Cruz

Note :

On a l'impression que c'est le retour de Digimon, et pourtant sa production ne s'est jamais vraiment arrêtée. Le sentiment de ce come-back né en réalité dans sa dimension “reboot”, avec un récit tout neuf devant mettre le pied à l'étrier des néophytes.

D'un point de vue production pure, la madeleine de Proust se goûte surtout au retour d'un grand nom de la franchise, le chara designer Katsuyoshi Nakatsuru, soit Monsieur Son Goku 4 pour le grand public. Pour la petite histoire, Nakatsuru n'est pas le seul “grand nom” de l'époque à revenir sur la licence puisque Mister Sato est revenu donner un coup de main sur le film Kizuna.

Cela étant dit, cette version 2020 de Digimon offre une belle promesse pleine d'entrain et de naïveté. D'abord parce que Nakatsuru renoue avec un design (pas les monstres) qu'il a lui-même créé de A à Z (l'histoire de la création de Digimon, de la version Tamagochi à l'aisance de Mamoru Hosoda est passionnante). Il y a cette fraîcheur et ce parfum d'antan qui reviennent, soutenus par une photo claire, un line encore décousu (décidément une grande mode) des plus chaleureux. D'ailleurs, c'est un autre artiste chevronné qui s'occupe de la photographie, Akazawa Kenji, passé sur plusieurs célèbres OVA/films mais assez rarement vu sur des formats TV.

Concrètement, si l'épisode 1 ne s'ouvre pas avec une grosse promesse technique, son finish est digne des beaux moments de Toei, quand les deux Digi se déchire à coup de rayons. C'est d'ailleurs là la vraie question : avec la restructuration des locaux, quelle place Toei donnera-t-elle Digimon ? Les gens en place connaissent la maison, à commencer par le réalisateur Mitsuka Masato, un talent passé sur Precure, Sailor Moon, et même Dragon Ball Super/Broly. Sa direction ici illustre bien l'immensité d'un monde que découvre nos héros. Le montage et le suspens y sont tout aussi bons, et quand on couple ce lancement aux performances de l'animateur Ryo Onishi on obtient un épisode de qualité. Evidemment, tout cela devra se vérifier dans le temps, à commencer par le format d'un projet surement découpé en plusieurs cours. En attendant, on ne peut qu'être résolument optimiste sur la suite. Bien qu'il s'agisse de deux dossiers complètement opposés, souvenez-vous de l'ouverture de Dragon Ball Super. L'interrogation réside donc dans le planning, qui est occupé par des films (Kizuna donc, mais aussi Sailor Moon, Doremi et Precure) sans oublier les autres séries (Dragon Quest, Precure, World Trigger 2 et l'interrogation Kaiju Decode). Ca fait des projets gourmands, attendus au tournant.

On sait aussi, et cela s'est vérifié sur le film Broly par exemple, que Toei n'hésite pas à faire appel à des free-lances. On se souvient que les Français Ken Arto et Mehdie Aouichaoui n'avaient pu intervenir sur Super faute de temps. On se dit que c'est partie remise, et que les contacts aideront surement quelques talents à se montrer. Tant que tout ceci est anticipé, le plaisir sera là.


Damien Hilaire

Note :

Autre grand come-back de licence culte cette saison, Digimon ! La licence n'avait jamais vraiment quitté la télévision, plusieurs séries sont sorties depuis les débuts de la licence en 1999. Mais cette fois retour aux sources ou plutôt à la case départ puisque la série recommence de zéro en proposant un reboot prenant en compte l'évolution actuelle des technologies. Le discours de Digimon est d'autant plus d'actualité que nous sommes désormais bien plus connectés qu'à l'époque. Internet est omniprésent, et s'immisce dans toutes les infrastructures humaines. Quoi de mieux pour une licence parlant de monde virtuel et de monstres digitaux de se mettre au goût du jour ? Rien, assurément, c'était le meilleur move possible, bravo. Après 20 ans il était temps que Toei se bouge.
Alors évidemment une série de cette importance n'allait pas être confiée au premier venu, c'est donc Masato Mitsuka, directeur d'épisode de longue date sur la saga Precure ayant également réalisé sur Digimon Fusion, qui se retrouve aux manettes. Mais la vrai bonne idée c'est d'avoir choisi comme scénariste Atsuhiro Tomioka ! S'il ne vous dit rien, son travail ne vous aura pas échappé puisqu'il était au scénario d'Inazuma Eleven. C'est un habitué des séries jeunesse qui a travaillé également sur la saga des Brave Spirits ainsi que le désobligeant et déjanté Heybot!. Mais il a surtout relancé la licence Pokémon en scénarisant le très apprécié arc XY/XYZ, et a continué sur sa lancé en ressortant du placard Captain Tsubasa. Tomioka se retrouve désormais à dépoussiérer une autre très grosse licence. Avec le succès qu'on lui connaît on espère !
Le chara designer historique, Katsuyoshi Nakatsuru, revient même sur la licence après l'avoir lâché sur les films Tri où il était remplacé par Atsuya Uki, le réalisateur de Cencoroll. Autant dire que là Digimon est blindé comme il faut !
Et ce premier épisode est un des plus réussis ! L'animation est excellente, le générique historique Butterfly fait place à un tout nouveau titre qui réussit à avoir l'énergie nécessaire pour convaincre. Un tour de force tant le thème était emblématique. Toei ne s'y était pas risqué sur Kitarou en 2018. Par contre les deux séries partagent un goût certains pour l'excellence technique. Entre les couleurs, la mise en scène et tout simplement l'animation, c'est du haut niveau et un sans faute pour démarrer en fanfare la série du nouveau souffle.
Bien sûr il faut rester prudent, sait-on jamais, un couac est si vite arrivé. Mais dans l'immédiat, ça part très bien, c'est beau, c'est propre, bien rythmé et coloré, l'histoire facile à suivre et compréhensible pour n'importe quel quidam. Ils ont choisi de ne pas introduire immédiatement tous les digisauveurs, cela évite de surcharger d'information mais cela doit sans doute dire que le récit va bouger par rapport à la série d'origine. Le connaisseur nage donc autant que le néophyte en zone inconnue. Peut-être même que cette fois, ils participeront activement aux combats ? N'en demandons pas trop.


EmmaNouba

Note :

C'est avec une certaine nostalgie que l'on retrouve nos amis Digimon. Vingt ans déjà que sont apparus ces digital monsters qui n'ont jamais pu se tailler le succès des Pokémon. C'est un peu comme les amateurs de Star Trek et ceux Star Wars, il y a deux clans et personnellement, j'avais opté pour celui de Digimon, préférant le graphisme et l'histoire de ces monstres à ceux de la bande de Sacha et compagnie. Et voilà, que Toei nous offre un reboot tout frais, tout neuf avec les mêmes personnages qu'en 1999, histoire de séduire les enfants qui n'ont pas encore été biberonnés à l'art de la « Digivolvévolution ».

Le chef de la future bande s'appelle Taichi Yagami, il a une douzaine d'années. Quand on le rencontre, il est tranquillement chez lui en train de préparer ses affaires pour partir en colonie de vacances, et attend le retour de sa mère et de sa sœur qui sont dans le RER local, le train qui fait le tour de Tokyo. C'est alors que sonne à sa porte, son voisin, un gamin de CM1, donc d'une dizaine d'années. Le truc de Koshiro Izumi, c'est l'informatique, c'est un véritable crack, au point qu'il donne des consultations en ligne. Bref quand est annoncé une attaque informatique géante sur la capitale japonaise, le bambin est aux premières lignes.
Taichi n'y tient plus dès qu'il comprend que les trains deviennent fous à cause de cette intrusion virale. Ni une, ni deux, il décide de partir. Et alors qu'il court pour rejoindre le train où est sa famille, il est projeté dans le réseau internet. On n'en saura pas plus sur le comment, mais le pourquoi est rapidement expliqué : il doit grâce à son nouveau compagnon, un Digimon, sauver sa mère et sa sœur. Pour cela, il faut éradiquer le virus informatique. Il comprend rapidement que la petite chose rose, Koromon (que l'on aperçoit très vite) qui vient d'éclore de son œuf, et qui se transforme rapidement en Agumon, un dinosaure orange tout choupi (une mine en termes de merchandising), le connaît (pourquoi ? Comment ? On n'en sait rien) et qu'il est de son côté.
Tous deux vont réussir à venir à bout de cette attaque de Digimons méchants (avec un look qui pourrait sortir tout droit de Code Lyoko) et notre gentil dino évoluera en Greymon, une forme super balaise. Et voilà nos amis partis ensuite pour une nouvelle aventure, où ils devront maintenant sauver le mode ! Tout un programme, dès le second épisode !

Si visuellement, on retrouve le plaisir de Digimon Adventure: version 1999, on ne peut que regretter le côté un peu plus riche du premier scénario. Dans ce reboot, Atsuhiro Tomioka, le scénariste, fait dans l'efficace. Tout va très vite et on entre dans l'action rapidement. La riche idée de Toei est d'avoir confié le chara design à Katsuyoshi Nakatsuru, qui a travaillé sur tous les Digimon, en anime et en films ! C'est vraiment une réussite et cela permet de concilier les fans et de proposer aux novices un travail de grand qualité graphique, le Monsieur a tout de même un CV impressionnant : il a notamment bossé à des nombreux films et séries Dragon Ball, mais aussi sur le chef d'œuvre d'Osada, Summer Wars.
Si vous avez passé 20 ans dans une grotte ou si vous avez une dizaine d'années, découvrir Digimon Adventure: version 2020, sera un vrai petit plaisir. Pour les autres, comme dirait mon collègue Bruno, on appréciera de croquer dans la madeleine de Proust, en espérant que les prochains épisodes soient un peu plus consistants, en termes de récit.


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